Quel est votre premier déclic photographique ?
C’est lorsque je suis parti en Afrique, avec un appareil argentique très bas gamme. Et je ne savais pas faire de photo. C’est bien dommage.
L’homme d’image qui vous inspire ?
En tant que photographe, bien évidement, Daido Moriyama, mais aussi le réalisateur du film « Mélancholia », Lars Von Trier, dont j’admire le travail sur la lumière.
La qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
La curiosité, savoir être à l’affut de toutes situation qui viendrait a se présenter. Quand je pars faire des photos, je ne sais pas à l’avance ce que je vais découvrir. Je me laisse surprendre par ce que je vois lors de la prise de vue, et que je n’avais pas imaginé trouver sur place.
Le secret de l’image parfaite, si elle existe ?
La perfection n’existe pas. Et d’ailleurs qui aurait la prétention de définir la notion de « parfait » ?
L’appareil photo de vos débuts ?
En numérique, un compact Canon Ixius avec lequel je me suis bien amusé.
Le métier que vous n’auriez pas voulu faire ?
Tous métiers avec un pouvoir autoritaire : tout ce qui porte un uniforme.
Votre plus grande extravagance en tant que photographe ?
Une photo que j’ai fais de nuit, à la gare de Belfort où j’avais mis le trépied dans le vide pour déporter l’appareil. Avec le risque de voir chuter l’appareil…
Votre plus grand regret en tant que photographe ?
Ne pas avoir commencé à photographier quand j’avais quinze, vingt ans. Cela aurait sans doute changé ma vie.
Qu’est-ce que vous apporte l’acte photographique ?
C’est une manière de m’évader, d’être ailleurs. C’est le fait de s’échapper. J’oublie le temps qui passe et le quotidien…
Avez-vous d’autres sources d’inspirations que la photographie ?
Le cinéma parce que j’admire le travail de certains directeurs de la photo.
Quel est l’avenir de la photographie pour vous ?
Il commence seulement. Nous n’en sommes qu’au début de l’ère du numérique. L’intelligence artificielle, les logiciels de retouche vont ouvrir d’autres possibilités aux artistes. Nous ne sommes plus au Moyen âge. Il faut se servir de la technique.
Pouvez-vous nous parler de votre exposition ?
Ouh la ! J’ai 3 heures ? L’idée de base vient d’un constat d’échec. J’étais parti sur un tout autre sujet, mais c’était trop confus dans mon esprit et j’ai abandonné le projet en cours de réalisation. Lorsque j’ai réalisé les premières images de la série « Apparitions divergentes », cela « me parlait », mais je ne savais pas encore de quoi ! Il me manquait le décodeur. Je l’ai trouvé à travers les vitrines.
Pour cette série, est-ce que vous aviez déjà imaginé le cadrage avant de réaliser vos photos ?
Oui et non ! On va dire que j’avais « presque le cadrage ». J’ai toujours comme habitude d’être très serré autour de mon sujet.
Quelle a été la principale difficulté pour réaliser cette série ?
C’est lié aux vitrines qui m’empêchaient parfois de faire des mises au point précises sur les mannequins. J’ai donc du utiliser de nombreuses focales différentes.
Pourquoi avoir choisi la photo pour vous exprimer ?
Je n’ai pas les talents requis pour la peinture, ou l’écriture. La photo me semblait plus facilement abordable. Mais en fait, c’est un art tout aussi compliqué car il requiert une réelle formation aux différentes techniques. Mais on peut dire que l’apprentissage est plus rapide.
Selon vous, quelle est l’image qui illustre le mieux l’état du monde actuel ?
On est dans un monde où rien ne va. C’est dur d’être toujours optimiste. Pour moi, l’image qui défini notre monde c’est celle du Titanic qui coule, alors qu’on le déclarait insubmersible.
Une petite question existentielle pour terminer : si vous pouviez rencontrer Dieu, est-ce que vous lui demanderiez de poser pour vous où prendriez-vous un selfie avec lui ?
Je lui demanderais de s’occuper de l’état du monde et de l’améliorer largement. Il est grand temps.