Michel, peux-tu te présenter en quelques mots ? Psychologue de formation et sémioticien, la photographie pour moi est devenue une passion il y a très longtemps maintenant, lorsque je l’ai pratiquée intensément pendant de nombreuses années à partir de l’âge de 17 ans, sur le mode argentique, exclusivement en noir et blanc. Puis les engagements professionnels et familiaux ont conduit à la mise en sommeil de cette activité. Tout récemment, il y a à 7 ans maintenant, cette passion a pu renaître, sur le mode numérique cette fois, et même coloré… toujours aussi intensément, avec un statut d’auteur-photographe.
Je fais partie de plusieurs collectifs de photographes, un sur le Pays de Montbéliard (collectif ERO) un sur Saint Louis (Saint Louis pour la Photo - 68), et un sur Lure (70) Centre de Ressources Photographiques, ainsi que de plusieurs communautés de photographes sur internet.
J’ai aussi une activité de psychothérapeute en libéral.
Quand et pourquoi as-tu commencé à photographier ? Avec quel appareil ? Je ne me souviens plus précisément il me semble que c’était au tout début de l’adolescence avec un Brownie Kodak, puis plus tard la pratique s’est développée au sein d’un petit club où nous disposions d’un laboratoire et d’un Rolleiflex, et la passion s’installant j’ai acquis un Minolta SRT 101 qui fût mon compagnon de route pendant assez longtemps… aux côtés d’un Leica M3.
Que recherches-tu dans l’acte photographique ? En 2017 presque tout le monde dispose d’un appareil photo et de nombreuses personnes se considèrent photographes du fait de cet accès - facilité par le numérique - à la prise de vue, au traitement et au partage… et d’autres facteurs s’ajoutant, le monde de la photographie professionnelle connaît une crise sans précédent, néanmoins le besoin d’images de qualité dans de nombreux domaines reste d’actualité et ce ne sont que des professionnels qui peuvent les produire, cela laisse de l’espoir, à condition de défendre partout où il est menacé le statut de photographe, les mutations en cours sont donc à suivre de près…
Pour la création de ton affiche, tu as choisi d’utiliser un texte tronqué. Peux-tu nous expliquer pourquoi ? C’est plus symbolique qu’autre chose dans cette menue manifestation, mais de même que pour certaines de mes photos je joue avec les limites figuratif/abstrait, j’apprécie que le récepteur de mes images soit actif, qu’il fasse une part du chemin, apportant ses propres interprétations… Alors pour ce qui est du texte tronqué il y a un peu de ça, mais aussi l’idée que tout ne nous est pas donné, il y a du manque, lequel en qualité de spectateur nous conduit à participer à la construction du sens… mobilisant la pensée pour compenser la frustration…
Quelles images vas-tu exposer à Audincourt ? Ce sera très éclectique, en forme de mini rétrospective, avec une série majeure, soit la dernière réalisée qui réunit sous forme de diptyques des images issues d’un travail photographique au sein de l’entreprise World Tricot et leur juxtaposition avec des images obtenues en suivant différentes représentations données par la Compagnie de danse contemporaine de Nathalie PERNETTE de la pièce « La Figure du Gisant » lors de sa création à l’Abbaye de Cluny puis à la Basilique de Saint-Denis et à l’Abbaye de Fontevraud, à Chalon dans la rue, à Scènes de rue à Mulhouse… , puis on pourra voir une série de diptyques encore autour de la danse avec Angela VANONI série intitulée « Passage de la fleur » et quelques autres images de danse contemporaine avec Francesca ZIVIANI (collaboratrice de VIADANSE) dans le cadre du Festival « Libres Regards » au 19 à Montbéliard, et GWAM-ART à Luxeuil… il y aura ensuite une courte série autour des chevaux avec le cirque PAGNOZOO lors des représentations données à Audincourt, et la venue de Jean François PIGNON à Belfort, puis un certain nombre d’images concerneront les concerts de musique des différents festivals locaux (Eurockéennes, Rencontres & Racines, Rolling Saône, Festival de la Paille, FIMU, Hiboux & le Chien Blanc, Generiq et Impetus avec Le MOLOCO et la Poudrière), puis on trouvera un extrait d’une série s’intitulant « Inside vs Outside » constituée à partir d’images issues des festivals de Rencontres & Racines et de Transe à la Filature de Mulhouse… série visant à montrer que l’expression photographique est tout à la fois le résultat d’un réel saisi par un dispositif ad hoc et d’une disposition d’esprit propre au photographe. Un ensemble d’images seront centrées sur les paysages vus à ma façon, avec « Rêves de plage » et « Marée Basse » puis « Au fil des saisons », il y aura aussi des extraits d’une série sur les couples, et autour des shows et des portraits, puis quelques images de sport… donc une grande variété, assumée…