Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
J'ai 44 ans, je suis pacsé et père d'une merveilleuse fille qui vient d'avoir 6 ans. Nous habitons à Audincourt. Je suis informaticien, consultant au sein d'une importante société de conseil.
Quand et pourquoi avez-vous commencé à photographier ? Avec quel appareil ?
J'ai toujours aimé faire des photos, d'abord pour garder des souvenirs, ensuite pour avoir des objets de déco personnels. J'ai acheté mon premier compact (un Nikon, je crois) il y a une bonne vingtaine d'années ; les appareils numériques commençaient à se démocratiser, mais les reflexs coûtaient une fortune et ne concurrençaient pas encore les argentiques.
C'est en 2011 que j’ai commencé à vraiment apprendre la photo. Je souhaitais maîtriser ce que je faisais, plutôt que laisser l’appareil faire les choix à ma place. C'est à ce moment que je suis passé au reflex.
Qu'est-ce que vous apporte l'acte photographique ?
En quelques années, les choses ont bien changé : la photographie est devenue un outil de développement personnel.
- J’ai remarqué que les expositions m’aidaient à prendre confiance.
- Mes séries réalistes deviennent un moyen d'expression, contribuent à améliorer mon affirmation.
- Mes séries fictives sont l’occasion de travailler ma créativité, ce qui n'est pas mon fort initialement, loin de là !
- Le statut d’auteur me permet de découvrir ce qu’entreprendre signifie.
La photographie est pour moi comme un long chemin, un sorte de quête sans fin. Et c'est très bien qu'il n'y ait pas de fin ! J'ai hâte de voir où cela va me mener.
Comment définiriez-vous votre pratique ?
Je suis actuellement 2 chemins très différents :
- d'un côté, je m'efforce de créer des images totalement fictives : au travers de mes « Jeux de lumière » ou de ma série « Au-delà », je présente des images que vous ne verrez pas dans la réalité, qui n’existeraient pas sans l’artifice photographique.
- d'un autre côté, je propose des images très réalistes ; dans ce cas, je cherche à faire des images porteuses d’information (à l'image du reportage exposé en décembre à l'Espace Gandhi), voire d’un message.
Ces contenus peuvent sembler opposés mais, comme je le disais un peu plus haut, ce sont deux axes de progrès personnel. A ce titre, ils sont pour moi complémentaires.
Votre exposition s’intitule « Au-delà ». Pouvez-vous nous en dire plus ?
L'idée est née début 2016 : avec David, un ami avec qui je collabore régulièrement, nous partagions cette envie de créer des images fantomatiques. Ayant un lieu parfait pour ça, nous avons fait une première série, dont vous avez pu en voir un extrait lors des 2èmes Rencontres Photographiques de Couthenans. J'ai d'ailleurs eu de très bons retours lors de cette exposition.
Néanmoins, je restais un peu sur ma faim : il fallait donner une suite à cette histoire ! C'est chose faite depuis cet automne, avec des prises de vues dans 2 nouveaux lieux, un second personnage et un scénario.
Quelle scénographie allez-vous mettre en place pour votre exposition ?
Je cherche à raconter une histoire, les cadres affichés aux murs suivront donc une certaine chronologie. Les premiers, en tout cas.
Par ailleurs, j'aimerais surprendre mes visiteurs en les mettant en présence des fantômes que j'ai photographiés. J'ai même réalisé une partie des prises de vues spécifiquement pour cette exposition ! Je n'en dis pas plus : ce thème mérite une part de mystère... ;-)
Quel regard portez-vous sur la photographie en général ?
Je suis à la fois enthousiaste et inquiet :
- Je suis enthousiaste à la vue de tous les progrès techniques qui font évoluer nos outils et nos pratiques photographiques ; là, c'est le technophile qui parle : j'ai déjà hâte de voir les merveilles technologiques de 2020, 2025, 2030...
- Je suis en revanche plus inquiet pour celles et ceux qui s'efforcent aujourd'hui d'en faire leur métier. L'image est aujourd'hui partout, tous les medias nous en abreuvent de plus en plus, mais à qui cela profite-t-il ? Quels photographes ont une chance de tirer leur épingle du jeu ? A l'image d'autres métiers, je crains que quelques grosses entreprises se partagent le gâteau et ne laissent que des miettes à leurs employés et aux indépendants. J'espère que l'avenir me donnera tort.
Quel grand maître de la photographie admirez-vous le plus ?
Je suis admiratif du travail de Sebastiao Salgado. Je trouve ses paysages, mêlant détails et immensité, tout simplement époustouflants.
Et puis c'est aussi pour moi une part de rêve : parcourir le monde, le découvrir, le photographier... J'aurais adoré ça !