Triptyque de la rue

Zoom sur... Elvire CELMA

Biographie

Elvire CELMA – Enseignante à temps plein et photographe amatrice à ses heures libres.

Observatrice, j’aime à capturer les scènes cocasses et inattendues lors de mes voyages, ou mes déplacements, car il y a toujours de la beauté dans les moments les plus improbables. Touchée par l’être humain, avec ses défauts et ses qualités, j’aime saisir la profondeur de chaque situation que je rencontre.

M’improvisant « photographe-reporter » pour la Fédération Unitaire des Syndicats de Belfort, j’essaye de capturer l’essentiel dans les luttes sociales avec mon objectif.

Je n’ai jamais exposé auparavant. « Triptyque de la rue » est ma première exposition dans laquelle je vous invite à voir la vie urbaine sous trois angles différents : la drôlerie, la solitude, et la révolte.

L'exposition

« Triptyque de la rue » présente une vision de la rue comme une scène de théâtre en trois volets distincts. Chaque partie est guidée par une citation d’un auteur. La première section met en lumière les laissés pour compte de notre société en dévoilant une réalité souvent ignorée. Une deuxième partie apporte de la légèreté, de la drôlerie et de l’humanité. Enfin les moments de manifestation incarnent l’engagement personnel pour défendre des valeurs et des causes.

1 - "Les villes sont des miroirs. Elles reflètent ce que nous voulons voir, mais si l'on regarde plus profondément, on découvre des fissures. Les âmes perdues, les laissés-pour-compte, ces solitudes qui grandissent dans le silence des foules." –

Philippe Claudel, Les Âmes Grises (2023)

 

Dans les méandres des rues de nos villes, au milieu du tumulte et de l’agitation, vivent ou survivent des personnes discrètes, invisibles aux yeux de la plupart. La solitude urbaine est une réalité complexe et omniprésente, expression d’une société qui peine à maintenir le lien avec son humanité.  De plus en plus on y croise des personnes vivant dans la pauvreté et l’isolement, des sans domicile fixe, des précaires. Mais on y rencontre aussi dans cette rue des personnes seules, cherchant des moyens de s’évader de cette solitude par la lecture ou l’écriture….

2 - “Le monde est une scène, et nous sommes ses acteurs." –

William Shakespeare, Comme il vous plaira, (1623)

 

Le spectacle est permanent dans la rue. Entre la gravité de la vie et la comédie humaine qui s’y joue, il suffit de regarder pour découvrir des instants touchants où drôlerie, humour, et tendresse se nichent. L’être humain touchant dans sa sensibilité laisse échapper une authenticité désarmante lorsqu’il oublie qu’on le regarde. C’est dans ces moments volés que l’on découvre la beauté des émotions brutes et la vulnérabilité qui rendent chaque individu profondément humain.

3 - “Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent” –

Victor Hugo, Les Châtiments (1852)

 

Inspirée par les mots puissants de Victor Hugo, cette série de photos met en lumière l’histoire de celles et ceux qui, malgré les obstacles, continuent de se battre pour leurs rêves et défendre leurs droits et leur dignité. Beaucoup de ces photos sont tirées des mobilisations contre la réforme des retraites et la défense des services publics (entre 2019-2023). Ces photos racontent des histoires de courage et de persévérance. Elles sont aussi une réflexion sur notre propre parcours.

De nombreuses femmes apparaissent dans ces photos. Certaines appartiennent au collectif des « Rosies ». Dans les cortèges, elles ont fait entendre leurs voix et leurs hymnes chorégraphiés. Imitant « Rosie la riveteuse », ce collectif incarne la force et la détermination des femmes dans les luttes sociales et professionnelles. Elles se battent pour l’égalité, la justice et la reconnaissance de leur rôle crucial dans la société, entrainant dans leur sillage d’autres personnes.